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[0608|056] des plus ardus. [0608|057] Très souvent elle savait
à peine compter. [0608|058] Elle redoutait donc le
samedi entre tous les jours de la semaine.

[0608|059] Elle passait des heures au marché,
rôdant entre errant entre les charrettes,
comparant les marchandises, les
prix, divisée entre la tentation ^l'envie d'attendre
la baisse de la dernière minute et la
crainte d'être mal servie.

[0608|060] Elle pensait
au travail qui l'attendait à la maison,
au repas qu'elle n'avait pas encore mis
en train. [0608|061] Elle pensait à la difficulter
de conserver frais, sans frigidaire, et au
prix où était la glace, toutes les denrées
périssables qu'elle allait acheter.

[0608|062] Elle se demandait si elle ne ferait pas
aussi bien d'acheter ^{de se fournir} au jour le jour,
chez le détaillant. [0608|063] Mais chaque samedi
elle courait au marché, alléchée par
les économies à faire, et qu'elle espérait
ne désespérait pas un jour de mettre de
côté, et par la fraîcheur de la mar-
chandise.

[0608|064] Mais rentrée à la ma
chez elle, les bras sans sensation à
force d'avoir traîné pendant des heures
ses ^{2 énormes} sacs de plus en plus lourds, et une
fois fois les achats déballes sur la table
de la cuisine, et compté l'argent qu'il
lui restait, elle disait volontiers à qui
voulait l'entendre, On ne m'y reprendra
plus. [0608|065] Et cependant on l'y reprenait.

[0608|066] C'est ainsi que Sapo se représentait le
cas de la ménagère. Aussi déplorable
dans son genre que celui du paysan.
Qu'elles ne fussent pas toutes dans ce
cas lui semblait probable vraisemblable.
Il lui suffisait de suffisait de croire
qu'un grand nombre l'était Il lui
semblait probable qu'elle n'étaient
pas toutes dans ce cas.

[0608|067] Il lui suffisait
que bon membre d'entre elles le fussent.
Le marche donc, tel que Sapo croyait le
comprendre ^l'observer, était un lieu sans joie,
sans autre animation que celle des intérêts
les plus pressants et les plus sordides,

[0608|067] sans aucun des à-côtés qui rachètent
parfois ce genre d'assemblée, xx où la
grande majorité des assistants avaient
le sentiment de perdre leur temps, leur
argent et leur labeur, et xx que tous
continuaient à fréquenter avec une
grande régularité ^fidélité, en se demandant
pourquoi.

[0608|068] Tel était le fatras d'impressions que
Sapo avait patiemment amassés à ce sujet.

[0608|069] Le spectacle des paysans trimant depuis
l'aube jusque la nuit, et souvent à la
lumière de la lune, pour rentrer leurs