
[3431|065] ment pour soi, pour son propre
jardin,
tout en s'acquittant intégralement
de ses impositions, n'était
pas dans le pouvoir des personnes
normalement constituées.
[3431|066] Mais certains phénomènes
y arrivaient, et même au delà
de leurs besoins personnels, et pouvaient
en revendre
aux déficitaires.
[3431|067] Il y avait un
nommé Colbert, célèbre dans tout le
pays, qui avait amassé une fortune
considérable rien qu'en mangeant
et en déféquant.
[3431|068]
C'était un petit vieux d'une maigreur
extrême.
[3431|069] Il vivait seul.
[3431|070] Ses caves
étaient pleines de matières fécales.
[3431|071] On le soupçonnait de les adultérer
avec de la fiente.
[3431|072] On venait en
chercher 5 kilogs., 10 kilog. à
la fois.
[3431|073] Il vendait au tarif officiel.
[3431|074]
[3431|075] Il se moquait
du diplôme jaune.
[3431|076] On avait
beau l'imposer chaque année
plus lourdement, Il disposait toujours
d'un excédent.
[3431|077] On aurait pu
invoquer le principe du monopole, prendre
contre lui des mesures de contrainte [ADDITION]Addition on page
74von craignait les réactions
populaires.
[3431|078] A un moment donné il faillit
faire interdire dans tout Ballyba
les potagers par-
ticuliers.
[3431|079] Il nomma ses clients.
[3431|080] Pas un seul n'avait un potager.
[3431|081] On se rendit à cet argument, qui
ne valait rien.
[3431|082] L'O.M.B. offrit de
lui acheté la totalité de son
surplus.
[3431|083] Il refusa.
[3431|084] Il était outré,
et ne s'en cachait pas, que les déficits annuels
- Segments
Molloy © 2016 Samuel Beckett Digital Manuscript Project.
Editors: Magessa O'Reilly, Dirk Van Hulle, Pim Verhulst and Vincent Neyt