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[0022] un visage pas moins qui te fait pivoter sur la dalle pour voir qui c'est là à tes côtés |
B |
[0023] sur la pierre au soleil fixant les blés ou le ciel ou les yeux fermés rien à voir à perte de vue que blés blondissants et ciel d'azur de temps en temps vous jurant amour à peine un murmure des larmes assurées avant qu'elles tarissent pour de bon soudain là au milieu des pensées qui te trottaient des scènes quelles qu'elles fussent peut-être au fin fond de l'enfance ou le ventre maternel pire que tout ou ce vieux Chinois bien avant Jésus-Christ né avec de longs cheveux blancs |
C |
[0024] jamais le même après cela jamais tout à fait le même mais là rien de nouveau ceci cela monnaie courante les choses après quoi tu ne pouvais jamais être le même te traînant à longueur d'année jusqu'au cou dans ton gâchis de toujours en te marmonnant à qui d'autre tu ne seras jamais le même après ceci tu n'as jamais été le même après cela |
A |
[0025] ou te parlant tout seul à qui d'autre conversations imaginaires l'enfance que voilà dix onze ans sur une pierre au milieu des orties géantes tout à tes inventions tantôt |


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[0025] une voix tantôt une autre jusqu'à en avoir la gorge en feu et les grailler toutes pareil bien avant dans la nuit quand ça te prenait nuit noire ou clair de lune et les autres qui battaient les chemins à ta recherche |
B |
[0026] ou à la fenêtre dans le noir à écouter la chouette la tête vide et peu à peu difficile à croire de plus en plus difficile à croire que tu aies jamais pu jurer amour à quelqu'un ou jamais quelqu'un à toi jusqu'à n'y voir qu'une de ces histoires que tu allais inventant pour contenir le vide qu'encore une de ces vieilles fables pour pas que vienne le vide t'ensevelir le suaire |
[0027] Silence [0029] 3 secondes. Les yeux s'ouvrent. [0029|001] Légère montée de l'éclairage. [0028] Respiration audible. [0028|001] 7 secondes.
C |
[0030] jamais le même mais le même que qui bon Dieu t'es-tu jamais dit je de ta vie allons (les yeux se ferment, légère baisse de l'éclairage) as-tu jamais pu te dire je de ta vie tournant voilà un mot que tu avais toujours à la bouche avant qu'elle tarisse pour de bon toute ta vie dans les tournants l'un |


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[0030] après l'autre alors que jamais qu'un seul premier et dernier cette fois petit vermisseau blotti dans la vase où ils t'ont tiré de là et débarbouillé et détortillé jamais d'autre tournant depuis celui-là droit devant toi à partir de là ou est-ce que c'était ça une autre fois tout ça une autre fois |
B |
[0031] te marmonnant tes fables cette fois ensemble sur la pierre au soleil ou cette fois ensemble sur le halage ou cette fois ensemble dans les dunes cette fois cette fois et à partir de là du mieux que tu pouvais toujours ensemble quelque part au soleil sur le halage face à l'aval au soleil couchant et les débris qui arrivaient par derrière pour s'en aller au fil de l'eau toujours plus loin ou pris dans les roseaux le rat crevé ou similaire vous arrivant dessus par derrière pour s'en aller lentement au fil de l'eau hors de votre vue |
A |
[0032] cette fois où tu es retourné voir si elle était là toujours la ruine où enfant tu te cachais cette dernière fois tout droit la grimpée du quai à la grand-rue attraper le 11 ni à droite ni à gauche qu'une seule idée en tête au diable les vieux lieux les |


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[0032] vieux noms tête baissée droit devant toi jusqu'en haut pour rester planté là la besace à la main le temps de te rendre à l'évidence |
C |
[0033] quand tu t'es mis à ne plus te connaître ni d'Eve ni d'Adam à essayer voir ce que ça donnerait pour changer ne plus te connaître ni d'Eve ni d'Adam aucune idée qui disait ce que tu disais à qui le crâne où tu moisissais de qui les misères qui t'avaient rendu tel ou est-ce que c'était ça une autre fois cette fois seul avec les portraits des morts noirs de crasse et d'antiquité et les dates sur les cadres pour pas qu'on se trompe de siècle ne pouvant croire que c'était toi jusqu'à ce qu'on te flanque dehors sous la pluie à l'heure réglementaire |
B |
[0034] jamais un regard pour son visage ou autre partie jamais un geste vers elle ni d'elle vers toi toujours parallèles comme aux deux bouts d'un essieu jamais l'un vers l'autre rien que deux taches floues aux limites du champ sans jamais vous toucher ni rien de cette nature toujours de l'espace entre vous ne serait-ce qu'un centimètre point d'attou |


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[0034]chements manière chair et sang guère mieux que deux ombres guère plus mal n'eussent été les serments |
A |
[0035] plus de tram pour y aller alors quoi faire pas question de demander plus un seul mot aux vivants tant que tu vivrais à pied donc à la fin plié en deux jusqu'à la gare y aller par le train et là tout bouclé et barricadé le terminus néo-dorique du réseau sud-est et la colonnade tombant en ruine alors quoi faire |
C |
[0036] la pluie et l'éternelle vadrouille cherchant à l'inventer ainsi à t'inventer ainsi au fur et à mesure à essayer voir ce que ça donnerait pour changer ne pas avoir été ce que ça pourrait bien donner n'avoir jamais été l'éternelle vadrouille tout au truquage de l'être en chose titubant marmonnant aux quatre coins de la paroisse jusqu'à ce que la bouche tarisse et que la tête tarisse et que les jambes tarissent à qui qu'elles fussent ou que la chose renonce quelle qu'elle fût |
B |
[0037] immobiles comme marbre toujours immobiles comme cette fois sur la pierre où cette fois dans les dunes étendus parallèles sur le |
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