
[3431|115] à travers des monceaux de fèces.
[3431|116] J'appelais à mon secours
tout ce que j'avais lu sur Ballyba, sur ses cultures
maraîchères, son système d'épandage, ses water, ses
habitants.
[3431|117] Y a ait-il Y était-il jamais question des
scènes atroces que je prévoyais?
[3431|118] Non.
[3431|119] A en croire xs ces relations tout se passait dans l'ordre et dans
ses x
le calme, rien ne choquait dans cette gigantesque mobi-
lisation d'un besoin naturel.
[3431|120] Je continuais à me poser des questions et à y ré-
pondre. J'affectionnais le raisonnement catéchétique.
[3431|121] Que savais-je par exemple de l'odeur de Ballyba?
[3431|122] Rien.
[3431|123] On n'en parlait jamais!
[3431|124] N'y avait-il pas dans cette
seule circonstance de quoi éveiller la méfiance?
[3431|125] Quels
étaient les auteurs de ces relations?
[3431|126] Des gens de Ballyba
pour la plupart.
[3431|127] Il existait bien quelque témoignages
d'étrangers.
[3431|128] Je n'en connaissais qu'un seul,
[3431|129] Briefe
aus einem Scheissdorf, d'un nommé Kottmann. Il s'oc
s'occupait de balnéothérapie.
[3431|130] CIl était l'inventeur du
bain fécal pour dans le traitement des maladies mentales de l'angoisse. Il
avait proposé à l'OM l'O.M.B. de construire des réservoirs
où les matières s'amasseraient à cet effet, avant l'épan-
dage proprement dit.
[3431|131] Rien ne serait perdu pour les cul-
tures, affirmait-il, ou si peu.
[3431|132] On l'avait éconduit, en
lui faisant remarquer que les corps des baigneurs
seraient une source de pollution.
[3431|134] On trouvait dans cet
ouvrage, malgré son caractère scientifique, des passages
lyriques sur l'attrait (Reiz) de Ballyba et sur les
mérites de ses habitants.
[3431|135] Pas un mot de nature à jus-tifier-
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Molloy © 2016 Samuel Beckett Digital Manuscript Project.
Editors: Magessa O'Reilly, Dirk Van Hulle, Pim Verhulst and Vincent Neyt