
[0605] quand de ma pensée rieuse
gémissante j'y pense je ne
trouve rien, pas de nuit propre-
ment dite, seulement moi dans
le fossé, et un parfait silence,
[0605]
et de mes paupières fermées la
petite nuit où des taches
claires naissent, flamboient,
s'éteignent, tantôt vides,
tantôt peuplées, comme d'ordures
de saints la flamme.
[0607] Trahissons,
trahissons, la traître pensée.
[0608] Mais le matin, je le retrouve,
le matin déjà avancé, et le
petit somme que je fis alors,
suivant mon habitude, et l'es-
pace redevenu sonore, et le
petit berger qui me regardait dormir
et sous les yeux de qui je
me réveillai.
[0609] A ses côtés un
chien haletant, qui me
regardait aussi, mais moins
fixement que son maître,
- Segments
Molloy © 2016 Samuel Beckett Digital Manuscript Project.
Editors: Magessa O'Reilly, Dirk Van Hulle, Pim Verhulst and Vincent Neyt