Samuel Beckett
Digital Manuscript Project
Molloy

MS-HRC-SB-4-6

X
Segment 1

[1927] le cap, de sorte que je décrivais un
de sorte que je décrivais la figure d'un
polygone
x ce qui me faisait décrire,
sinon un cercle, du moins un
polygone, on fait ce qu'on peut,

X
Segment 2

[1927] et me permettait d'espérer que
j'avançais droit devant moi,
malgré tout, en ligne droite, vers
ma mère.

X
Segment 3

[1928] Et le jour vint, en
effet, où la forêt s'arrêta et je
vis la lumière de plaine, exactement comme
je l'avais prévu .

X
Segment 4

[1929] Mais je ne la
vis pas de loin, tremblante au
delà des troncs sévères, contraire-
ment à mon attente. Mais j'y fus,
tout d'un coup, j'ouvris les
yeux et constatai que j'étais
arrivé.

X
Segment 5

[1930] Et cela se s'explique
sans doute par le fait que depuis
quelques un bon moment déjà je
n'ouvrais plus les yeux que tout
à fait exceptionnellement,
[1931] et même
mes petits changements de direction,
je les faisais au jugé, dans le noir.

X
Segment 6

[1932] La forêt se terminait par un
fossé, je ne sais pour quelle raison,
et c'est dans ce fossé que je me
rendis compte de ce qui m'était
arrivé.
[1933] C'est sans doute la chute
que j'y fis
en tombant dedans que
j'ouvris les yeux, car pourquoi
les aurais-je ouvert sinon?

X
Segment 7

[1934] Je
regardai la plaine déferlant devant
moi à perte de vue,
[1935] non, pas tout
à fait à perte de vue,

X
Segment 8

[1936] car, mes
yeux s'étant habitués au jour
je crus voir, à l'horizon, [ADDITION]Addition on page 122vse profiler faiblement les tours
et clochers d'une ville, dont rien
ne
l naturellement rien ne me
laissait supposer qu'elle était la
mienne, jusqu'à plus ample informé.

[1937] La plaine il est vrai me paraissait

Transcription
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