
[1059] c'est à ce moment-là qu'on risque s'expose
des aux métamorphoses. Oh la moindre
chose suffit, la question de savoir
par exemple si l'on est en vie, et
sinon à quel moment on cessa de
l'être, et si oui combien de temps
ça va durer encore, n'importe
quelle colle qui vous empêche de
vous assoupir complètement.
[1059|001] Mais malheureusement le moment
vient, même aux plus costauds,
où il n'y a pas de colle qui
tienne, alors on devient grossier,
cataracte est la proie de toutes
les irruptions, et je ne parle pas
seulement des naturelles.
[1060] Mais
cela ne m'arrive pas souvent, telle
ment je suis xxx grâce à mes dis-
positions innées, qui m’inclinent à me
poser des questions, l'une apres
[1060]
l'autre, dans le xx but ai-je besoin
de le dire moins de les résoudre que
de les contempler, et puis après tout
sans but aucun, mais simplement
parce que je suis ainsi fabriqué.
[1060|001] Il
serait donc faux de dire, comme je
viens de le faire je crois, que c'est
en faisant attention que je m'ancre
à ce qui m'entoure, car c'est tout
[1060|001]
le contraire qu'il aurait fallu dire,
à savoir que ce pénible phénme phénomène ne
se produit que lorsqu'on ne fait plus
attention à rien, pour une raison ou
pour une autre.
[1060|002] Car écouter est une
chose, une chose de tout de tout repos,
qui ne ja tire jamais à conséquence,
et entendre en est une autre.
[1060|003] Et c'est lorsqu'on a la faiblesse de
ne plus écouter, peut-être parce qu'on a
trop écouté (comme moi j'avais trop
écouté Lousse) qu'on risque
d'entendre, et alors ça devient grave.
- Segments
Molloy © 2016 Samuel Beckett Digital Manuscript Project.
Editors: Magessa O'Reilly, Dirk Van Hulle, Pim Verhulst and Vincent Neyt