
[1410] à présent je n'erre plus, jamais
nulle part, et même je ne bouge
presque pas, et cependant rien
n'est changé.
[1411] Et les limites confins [ADDITION]Addition on page
75vconfins de
ma chambre, de mon lit, de
mon corps, sont aussi loin de
moi que celles ceux de ma région, du
temps de ma splendeur.
[1412] Et
le cycle continue, cahotant, des
fuites et bivouacs, dans une Egypte
sans bornes, sans enfant et sans
mère.
[1413] Et quand je regarde mes
mains, sur le drap, qu'elles se plaisent
plaît déjà à froisser, elles ne
sont pas à moi, moins que jamais
à moi, je n'ai pas de bras,
c'est un couple, elles jouent avec
le drap, xxx xxx c'est peut-être
des jeux amoureux, elles vont
peut-être monter l'une sur l'autre.
[1417] Car mes jambes, qui remplacent
ici mes bras de tout à l'heure,
sont raides toutes les deux à
présent et d'une grande sen-
sibilité, de sorte que je ne devrais
pas pouvoir les oublier, comme
je peux oublier mes bras, qui
n'ont pour ainsi dire sont pour ainsi
dire intacts,
- Segments
Molloy © 2016 Samuel Beckett Digital Manuscript Project.
Editors: Magessa O'Reilly, Dirk Van Hulle, Pim Verhulst and Vincent Neyt