
[1867] train où ça va, je ne pourrai plus
me déplacer, mais, où que je me
trouve, je serai obligé d'y rester,
à moins d'être transporté.
[1870] Et chaque mois que
je dis, Je me disais telle et telle
chose, ou que je parle d'une voix
intime me disant, Molloy, et puis une
belle phrase plus ou moins simple et clair, ou
que je me trouve dans l'obligation
de prêter aux tiers des paroles
intelligibles,
[1870] ou que de ma propre
bouche il sort des sons articulés comme
il faut, je ne fais que me plier aux
exigences d'une convention qui veut
qu'on mente ou qu'on se taise.
[1873] En fait, je ne
me disais rien du tout, mais j'en-
tendais une rumeur, quelque chose
de changé dans le silence, et j'y
prêtais l'oreille, à la manière
d'un animal je m'imagine, qui
tressaille et écoute.
[1874] Et alors quelque-
fois il naissait confusément en moi
une sorte de conscience, ce que j'ex-
prime en disant, Je me disais etc.,
ou, Molloy, n'en fais rien, ou
encore, C'est le nom de votre maman?
dit le commissaire (je cite de
mémoire),
[1875] ou que j'exprime sans
avoir recours à [ADDITION]Addition on page
117v tomber aussi bas que
l'oratio l'oratio recta mais
par d'autres stratagèmes figures, tout aussi
- Segments
Molloy © 2016 Samuel Beckett Digital Manuscript Project.
Editors: Magessa O'Reilly, Dirk Van Hulle, Pim Verhulst and Vincent Neyt