
[2574|001] patientaient les agents.
[2574|002] Car Gaber
croyait comprendre
ce dont il était question, dans
les messages.
[2575] [ADDITION]Addition on page
09vIl y réfléchissait et en tirait
des conclusions, d'une fausseté
grandiose.
[2576] Oui, il ne suffisait
pas qu'il n'y comprît rien,
il fallait aussi qu'il crût tout
y comprendre.
[2578] Sa mémoire était
défectueuse à tel point que ses
messages n'existaient pas dans
sa tête, mais
uniquement dans le calepin.
[2579] Il n'avait qu'à fermer son calepin
pour devenir, une minute plus
tard, d'une innocence parfaite,
en ce qui concernait son
contenu.
[2580] Et quand je dis qu'il
réfléchissait à ses messages, et en
tirait des conclusions, ce n'était
point comme nous y aurions ré-
fléchi, vous et moi, le livre
fermé et probablement les yeux
aussi, mais au fur et à mesure
qu'il lisait.
[2581] Et quand je dis
qu'il
levait la tête et faisait des
commentaires, il est sous-en-
tendu que c'était sans
[2581]
perdre une minute, car s'il
avait perdu une minute il
aurait tout oublié, et texte
et glose.
[2582] Je me suis souvent demandé
si l'on ne faisait pas subir aux
messagers une intervention chirurgicale,
pour qu'ils fussent amnésiques à ce
point-là.
- Segments
Molloy © 2016 Samuel Beckett Digital Manuscript Project.
Editors: Magessa O'Reilly, Dirk Van Hulle, Pim Verhulst and Vincent Neyt