Samuel Beckett
Digital Manuscript Project
Molloy

MS-HRC-SB-5-1

X
Segment 1

[4709] plus souvent je m'immobilisais,
ouvrais le parapluie, m'abritais
dessous et attendais que cela
finisse.
[4710] Alors je me faisais
tremper aussi.
[4711] Mais la question
n'était pas là.

X
Segment 2

[4712] Et s'il s'était
mis à tomber de la manne je
me serais [arrê] m'en serais
j'aurais
attendu, immobile, sous mon
parapluie, qu'elle s'arrête,
avant d'en profiter.
[4713] Et
quand mon bras étais las de
tenir le parapluie en l'air, alors
je le prenais dans l'autre main.

X
Segment 3

[4714] Et de ma la main libre je me
frappais et frottais toutes les parties du corps
qu'elle pouvait atteindre, afin
d'y entretenir une circulation a-
bondante, ou je la passais sur
mon visage, d'un geste caractéristique.
de moi.

X
Segment 4

[4715] Et la longue pointe de
mon parapluie était comme un
doigt.
[4716] Mes meilleures pensées me
vinrent pendant ces haltes.

X
Segment 5

[4717] Mais [xxx] [pas] Mais quand il
s'avérait que la pluie etc.
ne s'arrêterait pas de la journée,
ou de la nuit, alors je me
faisais une raison et me con-
struisais un vrai abri.

X
Segment 6

[4718] Mais je
n'aimais plus les vrais abris,
faits avec des branches,
[4719] car bientôt
il n'y eut plus de feuilles, mais
seulement les aiguilles de certains
conifères.

X
Segment 7

[4720] Mais ce n'était pas la
vraie raison pour laquelle je n'aimais
plus les vrais abris, non,
[4721] mais
là-dedans je pensais sans cesse
au manteau de mon fils, je

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