[p. 24v]
7.8.47
addition 10→
addition 11→
|
[p. 25r]
[0897] J'écoute et m'entends dicter murmurer dicter un monde figé en perte d'équilibre, sous un jour faible et calme sans plus, suffisant pour y voir vous comprenez, et figé aussi.
[0898] Et j'entends murmurer que tout se fléchit et se ploie, comme sous des faix, mais ici il n'y a pas de faix, et le sol aussi, peu propre à porter, et le jour aussi, vers une fin qui ne semble jamais devoir être.
[0899] Car quelle fin à ces solitudes où la vraie clarté ne fut jamais, ni l'aplomb, ni la simple assise, mais toujours ces choses penchées glissant dans un éboulement sans issue, sous un jour sans mémoire de matin ni espoir de soir?
[0900] Ces choses, quelles choses, d'où venues, de quoi faites?
[0901] Et il paraît qu'ici rien ne bouge, sauf moi, ni n'a jamais bougé, ni ne bougera jamais, sauf moi, qui ni bouge pas non plus, quand je suis j'y suis, mais regarde, et me fais voir, comme dans un vieux cimetière presque, ou un grand caveau de famille.
[0902] Oui, c'est un monde fini, malgré les apparences, c'est sa fin qui l'a suscité, c'est en finissant qu'il a commencé, suis-je assez clair,
[0903] et moi aussi je suis fini, quand j'y suis, mes yeux se ferment, ma souffrance cesse, et je finis, ployé comme ne pe le peuvent les vivants.
[0904] Et j'écouterais encore cette chère voix ce cher souffle lointaine, depuis longtemps tue (on dirait du Verlaine) et que j'entends enfin, que j'apprendrais d'autres choses, à ce sujet.
[0905] Mais je ne l'écouterai plus, pour le moment, car je ne l'aime
pas, ce cher souffle lointain, et même je le crains, à l'égal des abscès et des anglo-saxons.
[0906] Ce n'est d'ailleurs pas comme les autres
|