Samuel Beckett
Digital Manuscript Project
Molloy

MS-HRC-SB-4-6

X
Segment 1

[1635] mais je vois que non. [1636] L'idée de stran-
gulation en particulier, aussi tentante
qu'elle soit, m'a toujours assailli
en vain
. [ADDITION]Addition on page 101vj'en suis toujours venu à
bout, après une courte lutte.
[1637] Je vais vous dire une chose,
je n'ai jamais rien eu aux voies
respiratoires (à part bien entendu les misères natu
inhérentes à ce système).

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Segment 2

[1638] Oui, Oui, les
jours où l'air ne voulait pas rentrer
en moi, et, rentré en moi, ne à ni
rentrer en moi ni, rentré enfin,
à
xxx ni descendre en moi ni, descendu
enfin, se laisser expulser, je
pourrais les compter, j'aurais pu
les compter plutôt, si j'avais su [ADDITION]Addition on page 101vmaintenant il est trop tard. ce n'est plus la peine. .

X
Segment 3

[1639] Ah oui,
mon asthme, que de fois je fus j'ai été tenté
d'y mettre fin, en me tranchant la
carotide, ou la trachée-artère.
[1640] [ADDITION]Addition on page 101vMais j'ai tenu bon. [] [1641] Car
le bruit me trahissait., je devenais
violet.
[1642] Ça me prenait surtout la nuit,
ce dont je ne savais j'ignorais si je devais être
content, ou mécontent fâché.

X
Segment 4

[1643] Car si la
nuit les brusques changements de
couleur tirent moins à conséquence,
par contre le moindre bruit inhabituel
s'y fait davantage remarquer, à
cause du silence de la nuit.

X
Segment 5

[1644] Mais
c'étai ce n'était là que des crises,
et qu'est-ce et c'est peu de chose,
les xxx crises, à côté en regard de
tout ce qui ne s'arrête jamais, et
qui ne connaît ni flux ni reflux,
à la surface de plomb, aux profondeurs
infern inferna
infernales profondeurs.

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Segment 6

[1645] Non, je ne dirai jamais du mal des
crises, de ce qui m'empoigne, me
tord et enfin gentiment me jette,
du moment qu'elles ne me signalent
pas aux tiers.
[1646] Et j'enroulais mon
manteau autour de ma tête, ce
qui étouffait x ce bruit obscène
d'étouffement, ou je le transformais
xxx en toux phtisique quinte de toux,

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